Les Betis sont un groupe ethnique descendant des bantous : Nanga serait leur ancรชtre dโorigine bantou. Il aurait eu des descendants :
Kolo Beti
Eton Beti,
Mvele Beti,
Mvan Beti,
Meka Beti Bulu, la seule fille,
Ntรฉmรฉ, le dernier-nรฉ.
Les principaux groupes ethniques Bรฉtis sont les Etons (Lรฉkiรฉ),
les Ewondos (Mfoundi), les Bulus (Ebolowa, Sangmรฉlima), les Mvรฉlรฉs (Sanaga), les Bene (Nyong) โฆ
๐๐ ๐ฃ๐ค๐ข ๐ฝ๐๐ฉ๐ ๐รฉ๐ง๐๐ซ๐๐ง๐๐๐ฉ ๐๐ ๐ฃ๐ฉ๐ ๐๐ค๐ฃ๐ฉ ๐๐ก ๐๐ค๐ฃ๐จ๐ฉ๐๐ฉ๐ช๐
๐ก๐ ๐ฅ๐ก๐ช๐ง๐๐๐ก, ๐ฃ๐ฉ๐ ๐จ๐๐๐ฃ๐๐๐๐๐ฃ๐ฉ ๐จ๐๐๐๐ฃ๐๐ช๐ง. ๐๐๐จ ๐ฝ๐๐ฉ๐s ๐จ๐ค๐ฃ๐ฉ ๐๐ค๐ฃ๐ ๐ช๐ฃ๐ ๐จ๐ค๐๐รฉ๐ฉรฉ ๐๐ ๐จ๐๐๐๐ฃ๐๐ช๐ง๐จ.
La lรฉgende veut que les Bรฉtis, pour รฉchapper aux chevaliers fulbรฉ venus du Nord Cameroun, durent traverser le fleuve Sanaga qui se dressait devant eux au niveau de lโactuel village Natchigal. Une lรฉgende mythique indique ainsi que cโest sur le dos dโun immense serpent que les Bรฉtis ont traversรฉ le fleuve Sanaga pour se rรฉfugier de lโautre cรดtรฉ de la rive. C’est un aรฏeul Etoudi, le nommรฉ Tourร ssรฉ qui aurait fait des rites et des incantations, puis frappรฉ le fleuve avec sa canne; ce qui fit apparaรฎtre sur son lit, un immense serpent qui a permis par la suite aux milliers des fils Etoudi et de bien dโautres peuples bรฉtis de gagner lโautre rive. Cโest la fameuse histoire du Youm chez les peuples bรฉtis dโAfrique centrale.
๐’๐๐ฌ๐ญ ๐ฎ๐ง๐ ๐ฌ๐จ๐๐ขรฉ๐ญรฉ ร ๐๐๐ซ๐๐๐ญรจ๐ซ๐ รฉ๐ ๐๐ฅ๐ข๐ญ๐๐ข๐ซ๐.
Ici, tous les hommes sont รฉgaux. Dans le passรฉ, il nโy avait donc pas de chef chez les Betis. Cependant, il existait un chef spirituel, dรฉtenteur dโun pouvoir magique, qui รฉtait le ๐๐จ๐ฆ๐ฅ๐จ๐, ๐๐ฌ๐จ๐ฎ๐ณ๐จ๐ sโil sโagissait dโune femme.
๐๐ ๐ฉ๐ฅ๐๐๐ ๐๐ฎ ๐ง๐จ๐ฆ.
Le nom dโun individu chez les Beti est trรจs important, il peut รชtre le nom dโune bรชte par rapport ร ses capacitรฉs, dโun arbre, dโune herbe par rapport ร ses vertus, dโun รฉvรฉnement ou tout autre chose. Il est composรฉ en premier du patronyme, en second du nom du pรจre (ou de la mรจre dans les foyers polygames), et enfin du nom dโappel, tirรฉ de la nature. Les Beti ont รฉtรฉ de grands guerriers, et en ont gardรฉ un sentiment dรฉveloppรฉ de noblesse. Les Betis sont traditionnellement sรฉdentaires, agriculteurs, forgerons,โฆ
๐โ๐จ๐ซ๐ ๐๐ง๐ข๐ฌ๐๐ญ๐ข๐จ๐ง ๐ฌ๐จ๐๐ข๐๐ฅ๐ ๐๐ก๐๐ณ ๐ฅ๐๐ฌ ๐รฉ๐ญ๐ข๐ฌ
Chez les Bรฉtis, la prรฉรฉminence est basรฉe sur la filiation, et dรฉterminรฉe par la sรฉnioritรฉ. La prรฉsรฉance est donc reconnue ร lโaรฎnesse (Ntol). Mais bien que la sรฉnioritรฉ crรฉe lโautoritรฉ dโune maniรจre automatique, cette derniรจre
est limitรฉe, souvent menacรฉe par le principe qui veut que le plus capableยป soit le plus influent. Et souvent aussi, lโautoritรฉ dont bรฉnรฉficie lโaรฎnรฉ paraรฎt soumise ร un contrรดle efficace. Ainsi, ce nโest que lorsque son รฉquitรฉ et lโefficacitรฉ de son pouvoir dโexรฉcution รฉtaient reconnus que le Nyร moro (lโainรฉ) devenait chef dans sa zone dโinfluence.
Au cas oรน le pouvoir nโest pas basรฉ sur la sรฉnioritรฉ, ou alors si lโaรฎnรฉ est incapable de gouverner, dโautres รฉlรฉments peuvent
confรฉrer le statut de leader dans la sociรฉtรฉ Beti ร tendance รฉgalitaire :
๐๐ ๐ฉ๐ก๐ฒ๐ฌ๐ข๐ช๐ฎ๐: pour sโimposer comme Chef, le physique รฉtait nรฉcessaire par le passรฉ, mais celui-ci nโรฉtait toutefois ni obligatoire, ni suffisant;
๐๐ ๐๐จ๐ง ๐๐ ๐ฅ๐ ๐ฉ๐๐ซ๐จ๐ฅ๐ ๐๐ญ ๐ฅโรฉ๐ฅ๐จ๐ช๐ฎ๐๐ง๐๐:
sont dโautres qualitรฉs que doit rรฉunir un individu pour prรฉtendre au leadership dans la sociรฉtรฉ Beti. Lโart de gouverner est pour lโessentiel le maniement du langage, car le don oratoire permet sans aucun doute de convaincre son auditoire.
๐ฅ๐ ๐๐จ๐ฎ๐ซ๐๐ ๐ (ayog)
๐ฅ๐ ๐ รฉ๐งรฉ๐ซ๐จ๐ฌ๐ข๐ญรฉ (akร b). La gรฉnรฉrositรฉ du chef de lignage chez les Beti apparaรฎt sans aucun doute la qualitรฉ la plus importante.
Ainsi, le chef est, chez les anciens Beti, celui dont la communautรฉ attendait les plus รฉminents services. En effet, le chef chez les Beti doit se montrer akร b ; mot ร mot partageur , qualitรฉ souvent associรฉe au mot mgba : sociable, affable. La richesse quโil a acquise, il doit la redistribuer, et dโabord ร ses descendants ; mais aussi, bien quโil ne soit liรฉ lร par aucune obligation dรฉfinie, on sโattend ร ce quโil fasse profiter ses pรจres, ses frรจres, ses voisins, voire lโรฉtranger de passage ร qui il donnera une large hospitalitรฉ. Il est le premier du pays, celui chez qui on est sรปr de trouver toujours ร manger, et vont profiter ร plus forte raison de sa richesse ceux envers qui il a des devoirs prรฉcis : beaux-parents et neveux par exemple.
Dans ces circonstances, la sociรฉtรฉ Beti ne peut que valoriser ร lโextrรชme lโhomme capable de rรฉunir en lui toutes ces qualitรฉs et dโinfluencer suffisamment les innombrables chefs indรฉpendants pour les orienter vers les objectifs communs. Le pouvoir chez les Beti est donc dโabord personnalisรฉ. Le chef dans cette sociรฉtรฉ doit รชtre un mfan mot, vrai homme, un ntomba, homme distinguรฉ, et un nkukuma, homme vraiment riche.
La sociรฉtรฉ Beti, par ce jeu de force plus ou moins antagoniste, variable en intensitรฉ selon les conjonctures, est prรฉservรฉe ร lโencontre de toute concentration excessive de pouvoir ; cela explique quโelle nโait pas permis, malgrรฉ son caractรจre de sociรฉtรฉ militaire conquรฉrante, lโapparition dโune fรฉodalitรฉ au moins rudimentaire. Le pouvoir, rigoureusement contrรดlรฉ ne sโest organisรฉ quโau niveau des unitรฉs rรฉduites -village ou groupes de villages parents ou voisins.
Au regard des รฉlรฉments ci-dessus prรฉsentรฉs, on peut dire que le leadership dans le contexte Beti-Fang peut sโaccommoder du modรจle paternaliste du pรจre protecteur oรน le pouvoir est au service de ceux sur qui il sโexerce : pouvoir altรฉro-centrรฉ et oรน il y a recherche dโun รฉchange รฉquilibrรฉ.
Les valeurs Bรฉtis
Lโidentitรฉ et la culture de lโhomme Bรฉti voulaient que :
๐รก๐ง ๐รฉ๐ญ๐ข ๐๐ง๐ ๐๐ค๐๐: lโhomme bรฉti devait avoir un sens รฉlevรฉ du partage, il devait รชtre large pour รชtre reconnu des siens! Cโest ainsi quโร lโรฉpoque par exemple, les gens mangeaient dehors, depuis la cours de leurs cases, ils invitaient cordialement les passants ร venir partager leur repas. Lโhomme รฉtait partout bien accueilli, il recevait partout gรฎte et couvert, รฉtranger ou non. On pouvait trouver par exemple une femme mรชme sans enfants propres ร elles, qui sโรฉvertuait ร prรฉparer toujours des grands mets pour les enfants inconnus qui rentraient de lโรฉcole, qui faisait lโeffort de puiser de lโeau quโelle plaรงait pour ceux-ci au bord de la routeโฆetc., en gรฉnรฉral, on rencontrait souvent des rรฉgimes de bananes aux bords des routes pour les voyageurs.
๐รก๐ง ๐รฉ๐ญ๐ข ๐๐ง๐ ๐ข๐๐ณ๐จ๐ซ๐ข ๐ง๐ฒ๐จ๐ฅ il est humble;
๐รก๐ง ๐รฉ๐ญ๐ข ๐๐ง๐ ๐ฆ๐๐ฐรณ๐ : il รฉcoute la voix de la sagesse;
๐รก๐ง ๐รฉ๐ญ๐ข ๐๐ง๐ ๐๐๐ขรก๐ฅ๐ข, ๐๐ฏรบ๐ฆ๐๐ง : lโhomme bรฉti doit trouver sacrรฉ le moindre liens de sang qui lโunit ร ses frรจres et soeurs partout dans le monde. Quโil devait tout faire pour garder pur ce lien et se battre pour lโรฉpanouissement de chacun de tous ceux qui, avec lui, portent en eux ce lien. Lโhomme Beti, ne devait jamais abandonner ร lui-mรชme lโun des siens quel que soit la circonstance oรน il se trouve ; joyeuse ou malheureuse. Ce sentiment dโabiรกli et dโavรบmen faisait aussi que lโenfant nโappartenait pas fonciรจrement au gรฉniteur mais ร tout le monde porteur du lien de sang appelรฉ ร lโรฉlever et ร le nourrir. A titre dโexemple, les enfants pouvaient dormir dans nโimporte quelle case du village et recevoir le mรชme amour partout.
๐รก๐ง ๐รฉ๐ญ๐ข ๐๐ง๐ ๐จ๐ฅรบ๐ รบ: lโhomme bรฉti devait รชtre un champion dans lโart de tรฉmoigner le respect ร lโautre. Cela se justifie par le fait que les Beti sโappelle Nti cโest-ร -dire seigneur. lโhomme bรฉti est partout reconnaissable pour sa noblesse.
๐ ๐ฎ๐ป ๐ฏรฉ๐๐ถ ๐ฎ ๐๐ฒ๐บ ๐ป๐ธรณ๐ฏ๐ผ : lโhomme bรฉti doit รชtre partout reconnaissable par son savoir parler et son รฉloquence.
๐๐๐ง ๐รฉ๐ญ๐ข ๐ ๐ฒ๐๐ฆ ๐๐ญ๐จ๐ง๐๐จ๐๐, ๐ ๐ฒ๐๐ฆ ๐๐ค๐จ๐ฆ๐๐จ๐ญ : lโhomme Beti connaรฎt le Tout Puissant, il connaรฎt le Crรฉateur.
๐๐๐ง ๐รฉ๐ญ๐ข ๐ ๐ฒ๐๐ฆ ๐ง๐โ๐ ๐๐๐ฐ๐ฎ ๐๐ ๐ค๐๐ญ ๐๐๐ซ ๐ณ๐ฎ : lโhomme Bรฉti croit รฉgalement ร la rรฉincarnation.
๐’๐๐ฌ๐๐ง๐ข
A-t-il vรฉcu conformรฉment aux valeurscitรฉs plus haut, alors, lors de son deuil, on lui joue lโ ยซ Esani ยป qui est la mรฉmoire des valeurs spirituelles du peuple Beti, le chemin ร suivre laissรฉ par les ancรชtres pour cรฉlรฉbrer lโexemple, le modรจle dโhomme, le mรฉrite, le hรฉros Beti(hรฉros parce quโil fut un exemple pour les autres) qui doit rentrer vers Zamba nom donnรฉ ร Dieu. Car Zamba inya abรซlรซ (cโest ร Lui que tout appartient). Qu’est t’il de leur rationalitรฉ รฉconomique ?